Hier soir au journal de 20h de RTF TV2 France 2 les téléspectateurs ont eu l'occasion d'avoir un aperçu de ce qui attend notre société si la PMA est finalement autorisée. Un reportage de 4 minutes réalisé aux États-Unis à propos de ces femmes célibataires qui ont recourt aux banques de sperme.
Après seulement 10 sec d'introduction, David Pujadas lâche les mots "La liberté est totale" d'un air grave, comme si c'était une mauvaise chose et se paie le luxe d'embrayer immédiatement sur un épouvantail eugéniste, point godwin à peine dissimulé, car en effet il est possible de sélectionner son donneur en fonction de traits physiques et de son niveau d'étude (genre ça se passe différemment dans la vie).
Le reportage s'ouvre ensuite sur le témoignage de Dina Levy, une avocate de 41 ans, femme de tête nous dit-on, qui vit à un train d'enfer et a eu deux enfants sans prendre le temps de se trouver un mari (plus le temps parce qu'à 40 ans son horloge biologique s'affolait bien sûr.)
L'accent est ensuite mis sur les banques de sperme. On passe dans le vocabulaire des soldes: Les femmes font leur shopping et choisissent le donneur sur catalogue puis passent à la caisse une fois l'article le donneur choisi.
Comment se passe un don ? Il faut être diplômé puis s'enfermer dans une petite cabine pleine de magazines érotiques (avec gros plan sur les couvertures pour bien nous montrer la perversion de la chose). La journaliste rappelle qu'il s'agit d'une démarche honteuse, en effet aucun donneur n'a voulu répondre à leurs questions.
Aucun, sauf un. Un avocat qui vendait son sperme pour payer ses études de droit et il aurait aujourd'hui 30 à 50 enfants. Tout cela à cause de l'absence de régulation du marché du sperme.
Le reportage se clôt sur une mère célibataire qui a choisi une banque de sperme non anonyme laissant la possibilité à ses enfants de connaître leur père une fois majeurs. Le mot de la fin est laissé à ces pauvres enfants sans papa, à qui on a menti, qui doivent supporter les moqueries des autres élèves de leur école et qui se demandent constamment "Comment ce serait d'avoir un père ?"
Pujadas reprend la parole d'un ton réprobateur: "Voila pour ce modèle américain" l'air de nous demander si nous voulons vraiment d'une telle déchéance.
À l'heure où le gouvernement fait prochainement adopter la loi sur le mariage pour les couples homosexuels (dont le volet PMA a été retiré à la dernière minute) et nous promet que cette PMA fera partie intégrante d'une loi sur la famille ce reportage absolument pas orienté tombe comme un cheveux sur la soupe.
Comme si la propagande d'état se mettait au service des antis-PMA et fournissait un moyen de reculer l'air de rien.