C’est l’histoire d’une meuf de trente-deux ans qui a eu une vasectomie il y a un peu plus de quatre-vingt-seize heures et qui en peu plus de larver sur son canapé en attendant que ses poils repoussent alors elle décide de raconter comment ça lui est arrivé.
La décision
Ça commence il y a un peu moins de dix ans, je croyais encore être un jeune vingtenaire cis-hétéro mais j’étais déjà à peu près certaine de pas vouloir de gosse et tout à fait convaincue que faire prendre une contraception à vie à ma meuf juste parce que je veux pas de gamin c’est une attitude plutôt naze.
J’arrive donc à mes vingt-cinq ans, encore un peu jeune pour être absolument certaine que je veux un truc définitif et je prends une décision : Si arrivée à trente ans j’ai toujours pas le désir de mioche qui s’est réveillé, ça voudra dire que les gamins c’est pas pour moi et je passerai à la stérilisation. Après tout, je le fais bien à mes chattes.
Sauf que voilà, si la vie elle allait tout comme prévu, ça se saurait. Donc à trente ans, au lieu d’aller voir ma généraliste pour lui dire que je veux entamer le délai légal de réflexion pour une vasectomie, je vais voir ma généraliste pour lui dire que je veux commencer une transition hormonale.
Comprenez-moi, je venais tout juste de lui balancer mon burn-out au visage, j’avais un peu peur que si je lui parle transition + vasectomie du même coup j’allais finir internée de force. (On connaît l’amour des médecins pour les trans)
Avance rapide de deux ans, le sexe queer éclipse tout ce que j’ai pu connaître du sexe hétéro (et j’en ai vu, vous pouvez me faire confiance) sauf que, sauf que, autant mes copines trans c’est bon aucun risque de les mettre enceintes même en cas d’accident de protection, autant mes copains trans et mes copines cis ça m’a jamais laissée tranquille.
On se prend déjà assez de trucs dans la gueule comme ça on a pas en plus envie de se faire traiter comme des merdes en pharmacie parce qu’on est allées chercher une pilule du lendemain.
Ça devient donc urgent de s’y mettre.
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