Je profite de la sortie du premier trailer du film « The Avengers » pour m’exprimer un peu sur le réalisateur de ce film. Pourquoi ? Parce que c’est un grand génie et que systématiquement tout ce qu’il fait est génial (et sous-estimé.)
Joss Whedon entre dans le monde en écrivant le scénario de quelques épisodes d’une série nommée « Roseanne » (que je ne connais absolument pas, vous n’en saurez donc pas plus.)
Il imagine ensuite les prémices du Buffyverse avec son script pour le film « Buffy, the vampire slayer » qui sera produit en 1992. Malheureusement, si le scénario est accepté, la production n’en veut pas comme réalisateur et opérera des changements profonds sur le script qui sera presque renié par son créateur une fois le film sorti.
Heureusement, il ne s’arrête pas là et parvient à lancer en 1997 ce qui deviendra une série culte, longue de 7 saisons. La série qui me faisait rester réveillé tard pour la regarder sur M6 après la Trilogie et que j’enregistrais religieusement sur VHS.
Quand j’en parle d’ailleurs à ceux qui trouvent ça nul, je me rends compte qu’ils n’ont jamais regardé plus de quatre ou cinq épisodes et ce de manière décousue, « comme ça, quand il y avait rien d’autre à la télé, je tombais dessus en soirée. » Tous les autres sont ceux qui ont regardé au moins une saison complète avant de dévorer la suite.
En 1999, il lance « Angel » un spin-off de « Buffy » qui, comme son nom l’indique, raconte les aventures du malheureux, torturé et mou du bulbe premier petit copain de la Tueuse après qu’il l’ai plaquée pour aller gémir à Los Angeles parce que « le monde il est trop dur, je deviens méchant quand je baise ma copine. »
On se fait franchement chier pendant 1 saison (le temps que la série s’éloigne de sa grande-sœur et que le héros s’affirme) et ensuite l’awesomeness arrive. Les persos éjectés de Buffy reviennent en plus classe dans Angel et la série monte en puissance pour s’achever au bout de 5 saisons.
Après ça, la prolifique idole crée Firefly, une série de science-fiction à tendance western qui suit un équipage de contrebandiers. Malheureusement, la chaine Fox aura ce choix douteux de diffuser les épisodes dans l’ordre suivant : 3-2-6-8-7-5-9-4-11-12-10 puis de ne pas diffuser les 3 épisodes restants, “faute d’audience”…
Mais la série aura quand même eu le temps de se constituer un fandom important et d’acquérir son statut de série culte.
Pour satisfaire les fans et apporter une fin à peu près cohérente, Joss écrira un film : « Serenity »
Quand la grève des scénaristes fait rage aux USA, suspendant la diffusion d’un grand nombre de séries, il réunit ses frangins pour écrire une mini-série musicale qui sera uniquement diffusée sur internet : « Dr Horrible’s Sing-Along Blog »
Là encore, le succès est au rendez-vous et la suite est prévue.
Enfin, sa dernière série en date est Dollhouse. Une série de science-fiction qui raconte comment une firme télécharge des personnalités virtuelles fabriquées dans les corps de « volontaires » pour les louer à de riches personnalités.
Certains épisodes ne seront malheureusement pas diffusés et la série prend fin de manière assez abrupte à la fin de la saison 2. (Merci une fois encore à Fox)
Il a quelques acteurs fétiches qu’il aime bien retrouver sur ses tournages : Eliza Dushku a commencé en tant que Faith dans Buffy, on la retrouvera dans le personnage d’Echo dans Dollhouse. De même, Nathan Fillion qui jouait un prêtre instrument du Mal Absolu dans la saison 7 de Buffy incarne Malcolm Reynolds le capitaine du Serenity dans Firefly, ainsi que Captain Hammer, némésis du Dr Horrible. Ou encore Felicia Day, reine des Geeks, a fait ses début elle aussi dans la saison 7 de Buffy dans le rôle d’une timide Tueuse potentielle et devient Penny, la jolie militante à qui Dr Horrible veut offrir les clefs de l’Australie.
En bon geek, Mr. Whedon aime les comics et s’arrange pour continuer ses séries sous cette forme. On a donc droit à la saison 8 de Buffy, la saison 6 d’Angel, un nouveau spin-off centré sur Faith, des sagas approfondissant la mythologie de la tueuse mais aussi des comics Firefly et Dr Horrible. Et quand il ne travaille pas sur ses créations, il scénarise les Astonishing X-Men.
Comme scénariste, il a également travaillé sur les scripts de Speed, Waterworld (sa version finira à la poubelle), X-men (il s’amuse beaucoup du fait que seules deux lignes de sa version ont été conservées), Toy Story (pour lequel il sera nominé aux Academy Awards avec les 6 co-auteurs) ou encore « Alien, la résurrection » (mais il est mécontent du traitement qu’en a fait le réalisateur Jean-Pierre Jeunet)
The Avengers est donc son premier blockbuster, et si le risque de ne pas être suffisamment « tout public » est là, nul doute que les geeks seront amplement satisfaits ainsi que ses fans qui sauront retrouver sa touche particulière entre sérieux et second-degré.