#OnVautMieuxQueCa

Des youtubeur⋅euses lancent un appel à témoignagne contre le projet de réforme du code du travail.

C’est l’occasion pour moi de raconter quelques situations que j’ai subit alors que j’étais fraîchement salarié dans une SSII, elle sont bien sûr sans commune mesure par rapport à ce que d’autres peuvent subir, mais elle sont suffisamment ubuesques pour valoir la peine d’être racontée.

« Je m’appelle pas Samson. »

Pour mon premier entretien de placement en régie, j’ai été confronté à deux personnes : Un chef de projet sur le départ (mais encore décisionnaire) et l’admin qui le remplaçerait dans l’année.

Tout s’est bien passé jusqu’au moment où l’admin me demande : « Et heu, juste par curiosité, bon, tes cheveux là, si on te demande de les couper pour venir chez nous tu répondrais quoi ? »

J’avais beau être jeune et impressionnable, j’ai tout de même répondu que ça ne me rendrais pas plus compétent et que donc ça ne risquait pas d’arriver.

« Nan continue à la main. »

La personne qui était de matin (on était aux 3-8) devait tous les jours se connecter sur une dizaine de serveurs (toujours les mêmes) et lancer divers commandes (toujours les mêmes) puis remplir un fichier Excel à envoyer aux admins en leur spécifiant quelles valeurs étaient incorrectes.

La procédure prenait à peu près 2 heures et on avait droit aux froncements de sourcils de rigeur si le fichier n’était pas envoyé avant l’arrivée des dis admins.

Personellement, quand je vois des trucs répétitifs qui prennent deux heures à faire tous les matins, j’ai tendance à vouloir automatiser.

En quelques semaines j’avais donc fait des petits scripts et un modèle de fichier qui faisaient le job en 15 minutes (copié collé dans le fichier Excel compris). En prime les valeurs problématiques étaient colorées en rouge histoire d’attirer l’attention.

Il n’aura fallu que deux jours à recevoir le fichier une vingtaine de minute avant mon arrivée pour que je me prenne un joli savon de la part de l’admin qui m’avait dans le nez au motif qu’on me paie pour faire mon boulot, pas pour gagner du temps et glander sur ma chaise ensuite.

«T’as 30 minutes pour intervenir en cas d’astreinte. »

Dans ce même projet, les collègues plus expérimentés avaient des périodes d’astreinte.

Ils devaient donc prendre le téléphone pro le week-end et devaient impérativement se rendre sur place en moins d’une demi heure à la moindre alerte.

Même celui qui habitait à 40 minutes par la nationale, 25 minutes par l’autoroute (payante, non remboursée).

Comment lui a-t-on conseillé de faire ? « Ben t’as qu’à attendre dans ta voiture comme ça t’es prêt à partir. »

« Tu peux aller te rassoir maintenant. »

Ayant été déclaré persona non grata un mois à peine après le remplacement du chef de projet par l’admin qui m’avait dans le nez, il a bien fallu que mon manager me place ailleurs pour que je ne grève pas trop son bonus. Il m’a donc envoyé chez un autre client.

Je bossais toujours en 3-8, toujours avec le bas de la chaîne hiérarchique entièrement consitutée de gars en régie avec les admins internes, eux ; Mais cette fois c’était un open-space, et quand une alerte survenait, il était tentant de rester regarder l’admin chercher la cause du problème.

Histoire de peut-être apprendre des trucs et progresser.

Mais non, « T’es pas payé pour me regarder bosser »

« Non, pas de cadeau pour lui, il est externe »

Enfin, chaque année à l’approche de Noël et de Pâques, le client offrait des chocolats à ses employés.

Quelqu’un (probablement un stagiaire) devait donc parcourir l’usine avec un chariot remplit de lapins en chocolats ou de boîtes de pralinés et en laisser un par poste de travail.

Arrivant dans l’open-space, le préposé fait donc sa besogne en déposant un chocolat sur le bureau de chacun des admins alors en réunion, puis s’approche du bureau des techniciens.

Voyant ça par la vitre de la salle de réunion, le chef d’équipe se précipite alors dans l’open space pour l’informer : « Ben non, eux c’est des externes, il y ont pas droit. »

BPowerLogo

Franchement, vous trouvez pas qu’on vaut mieux que ça ?