Diaspora* comme alternative à Facebook

Facebook ça fait longtemps que les hacktivistes ont compris les problèmes de Facebook. On sait que la centralisation c’est tout pourri. On sait que le contrôle unilatéral de nos données c’est de la merde. On sait que leur modèle c’est l’exploitation capitaliste des données qu’on leur fourni gratuitement.

Pourtant, on est toujours sur Facebook. Parce qu’on sait pas trop où on irait sinon là bas car ils ont une masse critique qui s’auto-alimente.

On est sur Facebook parce que les autres sont sur Facebook. Et tant qu’on arrivera pas à amorcer un mouvement de migration, montrer qu’un ailleurs est possible, il est fort probable que les choses restent en l’état. Que Facebook continue de capitaliser sur nos photos. Que Facebook continue de nous catégoriser pour nous abreuver de pubs. Que Facebook continue de vendre nos données aux gouvernements pour surveiller nos positions politiques.

Mais pour ça il faut savoir où partir. Et aujourd’hui je vous propose de partir sur Diaspora*, un réseau social libre et décentralisé qui nous permet de reprendre le contrôle de notre vie numérique avec un usage similaire mais pas identique à Facebook.

Logo de Diaspora*

Libre et Décentralisé

Contrairement à Facebook qui est un réseau privateur et centralisé, Diaspora* ne se présente pas sous la forme d’un unique site web mais sous la forme d’un réseau ouvert auquel on accède par l’intermédiaire de serveurs interconnectés appelés les « pods. »

Un bénéfice apporté par cette architecture est notamment la possibilité de quiconque ayant les connaissances et les moyens technique d’ouvrir son propre pod et de le connecter au réseau, conservant ainsi le contrôle intégral de ses données. Mais cela permet également d’échapper à une censure généralisée du réseau puisqu’il faudrait réussir à bloquer tous les pods actifs ainsi que les nouveaux qui s’ouvriraient à l’avenir.

Du point de vue de nous, utilisateur⋅ice, cela nous donne l’assurance de toujours pouvoir rejoindre le réseau en cas de problème sur un pod particulier.

Malheureusement, c’est également la cause d’une difficulté de taille : Nous n’avons pas l’habitude de tels modes de fonctionnement et nous pouvons nous trouver facilement déroutés.

Capture du site de la Diaspora Foundation et du clic sur le bouton « S'inscrire »

Choisir un pod et s’inscrire

Comme on le voit sur le GIF ci dessus, choisir un pod ça fait peur et on a pas forcément envie de lire tout le manuel avant même de pouvoir s’inscrire.

En réalité il s’agit juste d’en choisir un dans un pays dont on parle la langue, qui a un haut pourcentage de disponibilité et qui dispose de la fonction de discussion instantanée.

En France le pod diaspora.psyco.fr correspond à tous ces critères et vous pouvez vous y inscrire directement avec ce lien.

Je passe les détails sur les champs e-mail et mot de passe pour m’attarder sur le champ nom d’utilisateur qui fonctionne plutôt comme sur Twitter que sur Facebook.

C’est ce champ qui va déterminer notre adresse Diaspora* qui se construit de la manière suivante, un peu comme une adresse e-mail : nom@pod.

Ainsi, je suis sur le pod framasphere.org et mon nom d’utilisateur est alda, mon adresse Diaspora* est donc alda@framasphere.org

Configurer son profil

Immédiatement après l’inscription on arrive sur la page du profil.

Capture de la page de remplissage du profil après inscription sur le pod

Le pod nous propose de se connecter à Facebook pour récupérer notre nom et image de profil. Si on choisi de faire ça, on pourra par la suite cocher une case sur Diaspora* afin de répliquer nos posts D* sur Facebook et conserver ainsi le lien avec les gens qui ne nous ont pas suivis.

Enfin, on va remplir le dernier champ avec une liste de tags qui nous intéressent. On sera alors abonnés à ces tags et les posts qui les contiennent apparaîtrons dans notre flux aux côtés des posts des gens que nous suivrons.

Savourer notre liberté retrouvée

Une fois notre profil complété, notre pod affiche une page décrivant les principales fonctionnalités de D* et nous encourage à annoncer notre présence en postant publiquement un premier message prérempli qui contient les tags saisis précédemment.

Mais un réseau social n’est pas vraiment social sans contacts à suivre. De ce point de vue là, on peut explorer les profils au grés des tags ou saisir l’adresse D* d’une connaissance pour la retrouver et nous y abonner en l’ajoutant à ce que D* appelle un « aspect »

Pour l’expliquer succintement, on va mettre nos contacts dans un ou plusieurs aspects et lors de la publication d’un post, on va sélectionner quels aspects pourront voir ce dernier. Toute personne n’étant pas dans un des aspects sélectionné sera incapable d’y accéder.

Pour continuer d’avoir une présence sur Facebook (ou Twitter) et inciter nos amis à nous rejoindre, on pourra cocher occasionnellement la case « Partager avec Facebook »

Il ne nous reste plus qu’à supprimer Facebook de nos favoris et de nos smartphones pour le remplacer par un lien vers notre pod et nous aurons fait un petit pas vers la fin de son hégémonie mais un grand pas vers notre indépendance.

Explorer les fonctionnalités annexes

Capture de la page de messagerie du pod

Diaspora* nous permet également d’envoyer des messages directs à un contact qui partage ses posts avec nous

Et on dispose d’une messagerie instantanée située dans une barre latérale à droite de la page d’accueil. Pour l’activer, il est recommandé de créer un aspect « Chat » puis d’indiquer à D* qu’on autorise les membres de cet aspect à discuter avec nous.

Capture du bouton « Autoriser le chat » dans la configuration des aspects

Sauter le pas

J’ai bien conscience que ça demande un changement d’habitude. Qu’on ne sait pas trop si on va s’y retrouver, ni même si des gens vont nous suivre. Mais une chose est sûre, si on essaye pas, si on ne s’accroche pas, il est certain que des choses comme ce qui est arrivé à G. aujourd’hui ne cesseront jamais de se reproduire et se reproduiront de plus en plus.

Alors saute le pas, inscris-toi, et n’hésite pas à m’ajouter. Mon adresse D* c’est alda@framasphere.org.