Le poids du placard

Hier avec un pote on discutait placard trans et dépression parce qu’on connait des gens à qui la transition fait peur parce qu’elles craignent de pas avoir l’énergie d’entamer une transition à cause de leur dépression.

Alors moi je suis déprimée, pas dépressive donc je suis pas la mieux placée mais lui l’est donc on brassait pas non plus de l’air.

En fait il semble qu’il y a un truc d’envergure dont on ne parle pas suffisamment, c’est le poid du placard.

Rester cachée tout le temps ça demande une énergie considérable qui n’est pas du tout comparable avec la transphobie subie pendant une transition.

Imaginez vous marcher en étant constamment enfoncée jusqu’à la taille dans l’épais marécage de la dépression. Ça c’est l’état dans le placard, et c’est constant.

Maintenant imaginez-vous marcher dans le même marécage mais enfoncée seulement jusqu’aux genoux. Ça c’est quand on est hors du placard.

Alors ouais, hors du placard on est visible et des fois il y a des actes de transphobie qui font qu’on se retrouve enfoncées jusqu’à la poitrine.

Mais c’est temporaire, parce que l’acte transphobe en question il est délimité dans le temps et en continuant à avancer on se retrouve de nouveau à sortir de la bouillasse.

Alors voilà, trouvez vous des endroits où vous sortez du placard.

Ça peut être en demandant à vos amis de vous genrer correctement en privé.

Ça peut être en faisant un compte anonyme sur les réseaux sociaux où vous pouvez être vous-même parce que sur internet personne ne sait que nous sommes des chats.

Ça peut être en allant à des permanences ou des events organisés par un collectif ou une asso’ près de chez vous.

Ça n’est pas obligatoirement du 100% full time out. Mais déjà si vous pouvez ne plus être 100% full time in, ça vous fera un bien fou.

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Photo by Mike Wilson on Unsplash : unsplash-logoMike Wilson